Il y a urgence en France à sortir de l'idéologie qui empêche de voir le monde réel autour de nous.
Urgence à dépasser ces réflexes "héxagonaux" de négation de la micro-économie de proximité alors qu'elle peut constituer un (petit) relai de cette croissance qui manque tant. Egalement urgence à tempérer la défense à tous crins de ces "droits" acquis entre 1850 et 1950 et supposés garantis (mais par quelle Puissance bienfaisante?) jusqu'à la fin des siècles!
Nous voulons tous des emplois. Nous voulons aussi et surtout des créations d'emplois
Mais comme beaucoup de nos concitoyens
nous n'aimons pas les patrons
nous n'aimons pas les capitalistes
nous n'aimons pas les actionnaires
nous n'aimons pas leurs dividendes
nous n'aimons pas les banques
nous ne voulons pas des subventions à l'investissement privé
nous ne voulons pas placer nos économies à la bourse
alors que nous aimerions tant que des entreprises se créent chez nous pour offrir des emplois qualifiés non délocalisables!
Alors où est l'erreur?Il serait temps que les "leaders" politiques et syndicaux réalisent que les petites entreprises et surtout les très petites entreprises sont les seules à pouvoir créer des emplois malgrè l'environnement chahuté actuel. Pour peu qu'on les considère comme des partenaires et que Bercy cesse de considérer qu'un créateur d'entreprise qui risque ses propres deniers est un fraudeur en puissance . Et il serait temps qu'un minimum de pédagogie soit déployé (où sont les journalistes?) pour expliquer cette économie de proximité qui peut compléter, en aval , les labos universitaires.
Pouquoi des PME et des TPE? simplement parce que ce sont à ce niveau d'entreprises -peu gourmandes en capitaux dans un premier temps- que des innovateurs peuvent se lancer ; oui, tout simplement parce que des mordus sont assez fous pour développer un projet industriel sans que celui-ci leur garantisse 20% de retour sur investissement dès la 3ème année!
Or il y a quelques jours le Parlement dans la discussion de la loi de finances a remis en cause des "avantages" accordés aux PME qui investissent en innovation. Ces parlementaires sont-ils assez experts eux-mêmes pour peser les avantages et les inconvénients de cette remise en cause? Juste 2 ou 3 centaines d'entreprises concernées mais il y a tout de même près de 2.000 emplois qui peuvent être affectés. Et c'est un signal dans le mauvaus sens, qui fait craindre qu'on revienne à favoriser les "grands machins" cornaqués par des énarques et des polytechniciens
Me vient une question: parmi les députés et sénateurs combien ont dirigés une entreprise indépendante "normale" exposée à la concurence, non adossée à l'Etat? combien y en a-t-il qui seraient assez "gonflés" pour risquer leurs propres capitaux, disons par exemple pour simplement diriger une supérette?