Le trafic des visas

[Rabier]

Trafic de visas ? Pourquoi laisse-t-on faire ?

Il faut quand même savoir ce qui se passe réellement . Le trafic de visa, produisant les clandestins, s'est encore développé et amplifié ces dernières années, grâce à la reprise en mains des visas au niveau mondial par une société privée, VFS Global, filiale indienne de Kuoni, société suisse spécialisée dans le voyage. Il faut déjà le faire. Cela permet alors tous les montages financiers et tous les circuits financiers pour arroser qui on veut.

Dans la mécanique de base créant les faux visas, quelqu'un sort de la base des visas un numéro de visa Schengen et le vend à un "artiste". L'artiste va le vendre X fois à X clients, candidats au voyage. car le même numéro de visa va servir plusieurs fois successivement pour des personnes différentes. A chaque passage d'un voyageur il suffit de changer dans le système informatique les références du passeport affecté à un visa à un moment donné et pour une durée très courte de telle sorte que quand le contrôleur, à l'arrivée dans le pays de destination, va vérifier le passeport et le visa en interrogeant la base informatique ad-hoc il puisse constater qu'il n'y a aucun problème pour le passager étranger arrivant dans le pays.

Un visa Schengen de 15 jours sur le trajet Shanghai / Paris par exemple peut alors être utilisé à l'optimum 30 fois par exemple. 2 vols par jour, 2 manips par jour, toutes les 12 heures. Il peut y avoir des retards et là il y a des blocages à la forntière de départ qui se résolvent toujours par quelques coups de téléphones des artistes et les pianistes vont s'activer. Un visa en Chine se vend de 3 à 5 000 euros. Avec un visa de 15 jours le potentiel de chiffre d'affaires est de l'ordre de 100 à 150 000 Euros uniquement pour le visa. De quoi pouvoir payer les différents pianistes. Avec un visa de 3 mois c'est presque le jack-pot, 90 jours, 180 passages à 5 000 E. C'est un potentiel de 1 millions d'euros par numéro de visa récupéré. C'est jamais aussi beau, mais c'est l'espoir de l'artiste.

Si on fait bêtement la multiplication du nombre de passagers dans le monde voyageant avec un visa "circulant" quels que soient les pays de destination et de départ, on peut estimer ce trafic à plusieurs dizaines de millards d'euros. A 5 000 euros le prix du visa, s'il y a 10 millions de passagers clandestins par an ( 30 000 par jour,ce qui paraît peu), cela fait déjà 50 milliards d'euros. Le trafic peut donc être très important. Et plus les législations sont dures, plus les prix montent.

Reste à donner l'assurance aux "clients" de ne pas se faire prendre. Il faut donc que pendant toute la durée de vie active du visa, 15 jours, 3 mois ou plus, le numéro de visa utilisé ne puisse pas être réutilisé par la même personne. Sinon lors d'un second contrôle de police de la personne, dans la rue ou ailleurs, le visa ayant été déjà réaffecté à un autre passeport, le visa va se révéler faux et tous les autres passagers suivants qui n'auront pas encore embarqués ne pourront plus l'utiliser. Il faut donc sécuriser l'arrivée des passagers siuvants.

Donc "l'accompagnateur" des migrants avec visa circulant prend des précautions. A l'arrivée dans le pays de destination, après le passage au contrôle de police, il récupère les passeports des migrants et noircit le numéro du visa sur le passeport du migrant. Passeport et visa deviennent alors non réutilisables par le migrant. Si le migrant présente ce passeport à la police, on voit bien qu'il y a un problème. Pas de numéro de visa lisible, donc vrai-faux visa. C'est pour cela que la plupart des migrants à visa circulant "perdent" leur passeport. Et cela arrange bien tout le monde, police française et mafia. Perdant le passeport on perd également la date de passage à l'aéroport. Si on pouvait remonter à ce passage au contrôle de l'aéroport on pourrait enquêter sur le contexte du trafic de visa. Mais tout se perd. Et c'est très bien pour les autorités françaises !

Pourquoi ce trafic ? Et pourquoi est-il favorisé par les autorités des pays de destinations au point d'avoir délégué la gestion de ces visas à une société privée dont le personnel est plus éphémère que dans une ambassade ? Cela facilité la fraude. On a déja trouvé sur Internet des fichiers de 50 000 à 100 000 visas à vendre. Le système est un peu devenu ouvert à tous les vents. Cela intéresse les mafias des pays de départ et de destination.

En France, il semble que cela intéresse l'Etat dans la mesure où il peut proposer quelques "poires pour la soif" à ses éminents spécialistes du retour au pays. Il faut lire les rapports BUFFET au Sénat (N0 371, 31 mai 2006), LECERF (N0 492, 27 septembre 2006), jonglant avec les chiffres pour prouver qu'il y avait 1 mariage sur 3 qui était mixte. Le Pouvoir a tout fait pour dénaturer la réalité et amplifier la réalité du problème. C'est les conséquences de la mise en place d'un système clanique où il n'y a pas de grandes idées, comme dans une mafia. Mais il faut reconnaître les siens. Il faut avoir des "BA" à faire et il faut être récomprensé. La législiation sur les étrangers et les modalités opératoires s'intègrent parfaitement dans ce décor.

D'où tout ce maëlstrom pour trouver les clandestins. Il doit y avoir en France 200 à 300 000 de clandestins, soit 0,5% de la population. Pour en expulser 10% par an, soit 30 000 et 5 pour mille de la population française, on met en place un système policier, administratif, d'un autre âge. Ce qui donne à la France une image un peu bizarre dans le monde. Et en plus cela revient à mettre en place dans l'administration un système de prévarication généralisée. L'administration détourne l'application de la Loi au profit de ses membres. C'est la conséquence de la mise en place de ces primes et promotions en faveur de ceux qui détournent le mieux la Loi. Il faut le faire !

Comment parler ensuite d'unité nationale, d'identité nationale ? Alors qu'il y a déintégration totale de l'administration nationale.

Et les partis d'opposition ne bougent pas sur cette question ?

Quelques liens pour se faire une idée


http://www.vfsglobal.com/french/aboutus.html la présentation de VFS Global (filiale de Kuoni)

http://www.daniweb.com/news/post974005.html Un exemple des lacunes en sécutiré des visas chez VFS Global

http://www.liberation.fr/monde/01011024 ... par-l-inde Commentaires divers sur le scandale des visas à l'ambassade de Moscou


http://www.daniweb.com/news/story218517.html Opération porte ouverte pour les fichiers visa chez VSF !


Et il y a plein d'autres affaires

[jerlau]

On avait du mal à comprendre pourquoi les Préfectures se lançaient dans les expulsions tout azimuth. Notre ami Rabier nous a un peu éclairé. Apparemment les visas sont devenus une denrées commerciales au main d'une société Indienne ?/

Incoyable. Mais cela recoupe un certain nombre de faits. Des femmes harcelées dans et autour des ambassades pour faire des échange de bons procédés pour obtenir les visas.

C'est cela notre République. Il n'y pas que les trains qui déraillent dans notre région. A quand des trains de préfets pour surveiller les trains.

[jerlau]

http://209.85.229.132/search?q=cache:i9 ... clnk&gl=fr

A Moscou, les visas français transitent par l'Inde
Après un scandale de corruption, le consulat a décidé d'externaliser le service.

MILLOT Lorraine

Moscou de notre correspondante
«Au service de la France à Moscou, nous aurons au moins appris une chose», témoigne un employé du consulat de France à Moscou, résumant «l'écoeurement» qui saisit certains de ses collègues : «Ce sont les employés honnêtes qui finissent victimes des agents corrompus.» Presque un an après le scandale des visas que des membres du consulat de France à Moscou vendaient aux clients les plus pressés et les plus fortunés, aucune poursuite judiciaire n'a été annoncée contre les six agents corrompus, qui ont seulement été priés de démissionner. Selon certaines sources internes, il y en aurait même une dizaine, tous Français, qui auraient empoché des dizaines de milliers d'euros. Tous n'auraient d'ailleurs pas quitté le consulat aujourd'hui. Pour «mieux gérer» l'afflux des demandes de visas russes, la France a en revanche décidé «d'externaliser» à une société indienne une partie du travail. A compter du 15 juin, la société indienne VFS (Visa Facilitation Services), qui travaille déjà pour le consulat français de Bombay et pour les consulats britannique, belge et néerlandais à Moscou, sera chargée de récupérer les dossiers des touristes russes et de les enregistrer sur ordinateur. Le consulat n'aura plus qu'à juger des dossiers transmis par VFS et coller les vignettes sur les passeports, qui seront ensuite récupérés et rendus par la société indienne.

«On risque ainsi d'externaliser la corruption, s'indigne un employé du consulat. Mais, en attendant, la majorité des agents honnêtes restés au consulat ont des contrats temporaires renouvelés tous les mois pour pouvoir nous congédier dès que les Indiens prendront le relais.» L'employé montre une de ces feuilles de papier qui tient lieu de contrat, signée par l'ambassadeur de France à Moscou, et qui prévoit un salaire de 1 200 euros sans couverture sociale, retraite ou indemnités de licenciement. «L'Etat français emploie au noir ses agents censés déterminer qui a le droit ou non d'entrer en France», accuse cet agent. Vingt-deux des agents du consulat (sur un total de 46) ont bel et bien des contrats d'un mois, «et certains depuis plus d'un an», reconnaît la consule de France à Moscou, Edith Guyot-Nowak, qui dit attendre les effets de l'externalisation pour déterminer le nombre de personnels nécessaires.