de JPC64 » Jeu 20 Mai 2010 12:32
Néo
Votre indignation est pathétique, parce que partant d'un bon sentiment vous vous fourvoyez. Il vous manque probablement 2 ans d'études de base en économie pour comprendre un fait universel, quelle que soit l'époque ou quel que soit le régime politique, libéral ou administré:
"" celui qui cherche de l'argent est toujours soumis à la volonté du prêteur! ""
La France (comme la Grêce) emprunte TOUS LES JOURS énormément à l'étranger (en particulier à tous ces petits chinois laborieux). Et ce sont les prêteurs qui imposent leurs conditions, que ça soit humiliant ou pas.
Quand vous dépendez de la confiance des étrangers pour toutes vos fins de mois, vous devez etre prudent et en particulier les mettre et les garder en confiance. D'où la très grande prudence de Bercy: jusqu'où ne pas aller trop loin?
Il ne faut pas inquiéter nos créanciers étrangers actuels (même pour des raisons franco-françaises parfaitement louables) parce que:
1) s'ils ont un doute, ces prêteurs demandent instantanément des intérêts plus élévés
2) s'ils sont inquiets pour la qualité de l'emprunteur (son aptitude à rembourser sans préavis à toute demande) ils vendent, préférant une perte immédiate que de garder pendant des mois ou des années une créance ingérable
3) si la loi est subitement modifiée pour limiter leur liberté à prêter à qui ils ont choisi et dans les conditions qu'ils avaient acceptées, et bien ils solderont à perte leurs créances devenus trop speculatives
Ça a joué contre la Grêce il y a quelques semaines qui ne trouvait des prêteurs qu'à des taux énormes car la signature de la Grêce seule paraissait trop risquée. Ça avait joué dans l'autre sens contre les Etats prêteurs dont la France quand nous étions capables de prêter à des pays dans le besoin : l'Argentine, le Mexique il y a 5 (?) ans qui ne peuvaient plus rembourser que 10% de leurs dettes, l'URSS des années 1920 incapable de rembourser les dettes d'équipement et trouvant le prétexte que c'étaient celles du tsar.
On serait surpris aujourd'hui que des Etats, des banques, des particuliers étrangers acceptent de gaieté de coeur de prendre des risques en prêtant à une France de 2010 incertaine, avec ses syndicats corporatistes, avec ses droits acquis, son incapacité à faire les réformes que tous les Etats occidentaux ont mis en place avec l'accord des représentants de leurs sociétés civiles. Tout ça impose une très grande prudence pour gérer notre endettement international